Taza : Des monuments historiques qui peuvent devenir un levier de développement durable
La ville de Taza regorge de monuments historiques à même de devenir, avec un peu plus d’attention, un véritable levier de promotion du tourisme et de développement durable dans la région.
Les murailles, Kasbah et autres bordj de Taza al-Oulya sont témoins de l’histoire et de la civilisation millénaires de cette ville du nord-est du Maroc, la prédisposant à une bien meilleure place parmi les cités impériales et touristiques du Royaume.
Les touristes sont en effet fascinés par les murailles majestueuses, d’une longueur de 3,5 km, qui ont joué un rôle indéniable dans la défense du la partie supérieure de la ville (Taza Al-Oulya), ainsi que par la beauté des jardins limitrophes sans oublier la forteresse Bastiyoune ou le grand Bordj, un imposant édifice militaire bâti sous forme rectangulaire et qui est devenu un important site historique et touristique de la ville et de toute la région.
Les kasbah, construites à proximité des Bordj, servaient, à travers l’histoire, à héberger les armées et à protéger les familles des soldats.
La ville de Taza est connue aussi par le nombre important de ses portes (11 au total) comme Bab Kasbah, Bab Menara, Bab Rih, Bab Zitouna ou Bab sidi Mesbah, et par ses anciennes mosquées qui reflètent l’histoire ancestrale de cette ville.
La Grande mosquée de Taza, bâtie par les Almohades au début du 6ème siècle de l’hégire avant de connaître des travaux d’extension sous le règne des Mérinides, est l’un de ces monuments très prisés par les visiteurs et les chercheurs de par sa valeur historique.
Cette mosquée dispose d’une importante bibliothèque dont l’histoire remonte à l’ère des Almohades, et qui renferme un grand nombre de livres et de rares manuscrits dans tous les domaines de la science et de la pensée, en particulier ceux du célèbre Kadi Ayad et de Mehdi Ibn Toumarte.
Selon le Pr. Abdelhadi Tazi, la bibliothèque de la “Grande mosquée” de Taza est l’une des anciennes bibliothèques de livres-manuscrits au Maroc avec un trésor de documents, manuscrits et échanges épistolaires des Almohades.
La richesse du fond documentaire de cette bibliothèque a poussé plusieurs érudits et hommes de sciences à s’installer de façon temporaire à Taza, à l’image de Lissane Ed-dine Ibn Khatib, Abderrahmane Ibn Khaldoun et Mokhtar Soussi.
D’autres, par contre, y ont élu domicile de façon permanente, tels que Ibn Bah, Moulay Tayeb Alaoui et ldriss Ibn Lachheb.
Beaucoup de chercheurs européens ont suivi l’exemple de ces historiens et penseurs marocains et passé plusieurs mois à Taza à la quête du savoir et de l’apprentissage dans cette bibliothèque.
D’authentiques et non moins anciennes Medersa, comme celle portant le nom d’Abou Hassan Marini près de la Grande mosquée et qui a joué un rôle
de premier plan dans l’enseignement du coran et des sciences religieuses, est considérée comme un berceau de la science et de la connaissance au Maroc.
Ces monuments, qui font partie intégrante de la mémoire de Taza, ont besoin de plus d’attention de la part des autorités compétentes et de toutes les parties intéressées par la préservation du patrimoine culturel et historique, en vue d’en faire une destination touristique de choix aussi bien pour les Marocains que pour les étrangers.