Parc National de Tazekka
Créé en 1950 par Arrêté Visiriel du 11 Juillet, sur une superficie initiale de 680 hectares, le Parc National de Tazekka avait pour objectif principal protéger toutes les ressources naturelles existantes au sommet du Jbel Tazekka, mais plus spécialement la futaie de cèdres (Cedrus atlantica), qui se trouve isolée sur ce piton, loin des autres cédraies marocaines,
soit celles du Moyen Atlas, ou celles du Rif…
Le Parc National de Tazekka est situé dans la partie la plus septentrionale du Moyen Atlas, à proximité de la ville de Taza. Le Parc s’insère dans un remarquable circuit touristique d’une longueur totale de 76 km, qui commence à partir de la ville de Taza, passant à proximité d’une série de curiosités naturelles.
Forêt
• L’if: L’if (Taxus baccata) est un arbre très rare dans le Parc, nous le rencontrons qu’à un endroit bien précis que nous ne divulguerons pas. En effet, il en existe quatre spécimens et leur propriété médicinale amènerait les personnes peu respectueuses de l’environnement à les couper. L’endroit où ces arbres au port majestueux se situe n’est pas indiqué. Cependant, il faut savoir qu’ils existent et font le bonheur des passagers qui les croisent sur leur chemin.
• Le chêne liège: Les peuplements à base de chêne liège (Quercus suber) sont observés dans la forêt de Bab Azhar, dans la partie occidentale du Parc. La suberaie de Bab Azhar est considérée comme l’une des plus belles de l’Afrique du nord. Ses peuplements sont variés et constitués par des futaies généralement fermées et âgées. Ils sont globalement bien conservés, les délits y sont limités.
La totalité de la suberaie sert à la production de liège. Tous les arbres sont démasclés et à des hauteurs parfois très élevées vu leur vigueur. Tous les douze ans, le liège est récolté et au cours de sa vie, un chêne donne jusqu’à six récoltes, sachant qu’il est productif jusqu’à soixante douze ans. Des arbres atteignent cent cinquante à deux cents ans d’âge. Soixante dix pour cent du liège est exporté vers des pays comme la Grèce et l’Espagne. Il est utilisé pour la fabrication des bouchons, des semelles de chaussures, pour la sonorisation, etc…
• Le chêne zeen: Les peuplements de chêne zeen (Quercus faginea) sont peu variés et occupent les sites les plus frais et humides sur les sols les plus profonds dans la zone centrale du Parc. Ils sont l’intermédiaire entre les peuplements de chêne vert à l’est et ceux de chêne liège à l’ouest du Parc. Ils sont constitués d’arbres vigoureux qui le deviennent Arriére pays de moins en moins vers les hauteurs. Le couvert est presque toujours fermé. Sous ces peuplements, la lumière ne pénètre quasiment pas, ce qui explique que le sous bois est généralement absent si on exclue quelques sites où le couvert est plus ou moins ouvert.
La zénaie est globalement traitée en taillis. Cependant, de belles futaies avec des pieds à port droit et hauts de plus de quinze mètres sont rencontrés le long des oueds (Rmila, El Ghennaj, …). Les peuplements de chêne zeen sont assez bien conservés et les délits constatés sont peu importants et concernent presque exclusivement la coupe de bois vif.
Nous avons vu plusieurs arbres abattus et laissés sur place. Ils ne seront transportés par les habitants qu’une fois secs pour les faire passer pour du bois gisant. En effet, le bois du chêne zeen est apprécié pour la construction des toitures notamment. Sous ces peuplements, le parcours des bêtes est peu intéressant en raison de la pauvreté de leur sous bois.
Les peuplements de mélange sont constitués essentiellement de chêne vert sur le versant est du Tazekka.
• Le cèdre: Le cèdre (Cedrus Atlantica) se situe autour du sommet du Tazekka. Les peuplements de cèdre sont denses avec de vieux et de jeunes arbres. La cédraie se régénère très bien. Elle est bien conservée et les effets de dégradation antérieure à la mise en défens ont aujourd’hui disparu.
Au sommet du Tazekka, la majorité des arbres ont une structure en table et présentent des troncs de grande dimension. Plus nous descendons en altitude, plus les peuplements sont formés d’arbres d’âges variés montrant à leur cime aussi bien des tables que des flèches. La cédraie présente d’une manière générale des peuplements homogènes mais un sousbois très riche comportant l’essentiel de l’endémisme floristique du Parc.
• Le chêne kermès: Les peuplements de chêne kermès (Quercus coccifera) forment des petites tâches de quelques arbres éparpillés dans le Parc. Nous le trouvons à l’état préforestier avec des pieds qui s’individualisent peu. Il est mélangé avec le pistachier (Pistacia terebintus) et le thuya. Sur le versant ouest, en plus de ces espèces, présence du chêne vert
et du caroubier. Le chêne kermès y est relativement bien développé, atteignant plus de cinq mètres de hauteur.
• Le chêne vert: Le chêne vert (Quercus rotundifolia) couvre la plus grande partie du Parc et s’étale sur la totalité de la partie orientale et sur les versants est et nord du Tazekka. Les peuplements de chêne vert sont généralement des taillis denses le plus souvent fermés.
Sous les taillis de chênes verts fermés, le sous bois est moins développé en raison de la pénétration plus difficile de la lumière.
Sur les versants nord et est du Tazekka, le chêne vert offre des peuplements bas cédant souvent la place à des matorrals assez étendus.
Les mélanges à base de chêne vert dominant et de chêne zeen sont observés sur les versants est et sud du Tazekka. Ceux avec le cèdre sont rencontrés sur le versant nord du Tazekka. Avec le chêne liège, les mélanges sont rares, eu égard à la nature du substrat qui l’élimine de façon déterminante sur le calcaire.
A l’entrée du Parc, peu après l’aire de pique-nique « Les oiseaux » et le long de la route secondaire S 420, des chênes verts qui poussent sur des rochers; ils sont alors appelés espèces ripicoles car ils sont capables de grandir sur un milieu rocheux. Un arbre peut faire bouger un rocher de plus de dix tonnes.
• Ras-el-Ma : La route en corniche surplombe les cascades de Ras-el-Ma à l’entrée du parc. Elles sont abondantes de novembre à mai et parvient à la source qui s’écoule parmi les frênes, les cerisiers et les oliviers. Il s’agit d’une résurgence des eaux absorbées par les terrains calcaires qui la dominent. La montée continue, assez rude, dans un paysage rocheux parsemé d’oliviers et de chênes verts offrant encore quelques belles vues sur Taza et son site
• Bab- Boudir : Bab-Boudir est un centre classé par les affaires culturelles en tant que patrimoine culturel bâti. Il fait parti du parc national de Tazekka. Présence des sources d’eau, des forêts et d’un relief montagneux. Présence de conditions climatiques particulières, chutes de neiges, pluies et ensoleillement. Ce centre est situé à 30 Km de Taza.
• Daia Chiker : La vaste dépression céréalière dite Dayat Chiker, contrastant avec les étendues boisées et les escarpements calcaires environnantes, la grande vallée de l’oued Lakhal avec ses oasis arboricoles et ses douars, d’une architectures traditionnelle et ses terrasses cultivées, donnent un charme impressionnant au Parc National de Tazekka.
Le secteur oriental du parc (partie calcaire) est riche en cavités souterraines de types variés : Avens, grottes, gouffres,…, témoin du travail patient et méticuleux de l’eau au cours des millions d’années de l’histoire géologique de la région.